samedi 26 mai 2007

De l'utilité d'une belle voiture


Trouvé par hasard sur le Web ....
Vous l'aurez compris, je suis fan de citations

Le théorème du singe

Largement répandu, le théorème du chimpanzé, mais j'aime beaucoup


Mettez 20 chimpanzés dans une chambre, accrochez une banane au plafond et mettez une échelle permettant d'accéder à la banane. Assurez-vous qu'il n'y a pas d'autre moyen d'attraper la banane que d'utiliser l'échelle et mettez en place un système qui fait tomber de l'eau très glacée dans la chambre dès qu'on commence à escalader l'échelle. Les chimpanzés apprennent vite qu'il ne faut pas escalader l'échelle. Arrêtez alors le système d'eau glacée, de sorte que l'escalade n'a plus son effet de gel.

Maintenant, remplacez un des 20 chimpanzés par un nouveau. Ce dernier, évidemment, va essayer d'escalader l'échelle et sans comprendre pourquoi il se fera tabasser par les autres. (Eux savent quelque chose que lui ne sait pas.) Remplacez encore un des vieux chimpanzés par un nouveau. Ce dernier se fera encore tabasser, et c'est celui qui a été introduit juste avant lui qui tapera le plus fort.

Continuez la leçon jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que des nouveaux. Alors aucun ne cherchera à escalader l'échelle, et si jamais il y en a un qui pour une raison quelconque ose y penser, il se fera massacrer illico par les autres.

Le pire, c'est qu'aucun des chimpanzés n'a maintenant la moindre idée de la raison pour laquelle il ne faut pas monter sur l'échelle.

C'est ainsi que naît et fonctionne la "culture d'entreprise".

jeudi 17 mai 2007

Churchill, Zurich le 19 Septembre 1946

A l'heure où l'on agite des drapeaux bleu-blanc-rouge, Ci -dessous le discours prononcé par un grand homme politique la 19 Septembre 1946.


Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

J'ai l'honneur aujourd'hui d'être reçu par votre vénérable université et je voudrais vous parler de la tragédie de l'Europe. Ce continent magnifique, qui comprend les parties les plus belles et les plus civilisées de la terre, qui a un climat tempéré et agréable et qui est la patrie de tous les grands peuples apparentés du monde occidental. L'Europe est aussi le berceau du christianisme et de la morale chrétienne. Elle est à l'origine de la plus grande partie de la culture, des arts, de la philosophie et de la science du passé et du présent. Si l'Europe pouvait s'unir pour jouir de cet héritage commun, il n'y aurait pas de limite à son bonheur, à sa prospérité, à sa gloire, dont jouiraient ses 300 ou 400 millions d'habitants. En revanche, c'est aussi d'Europe qu'est partie cette série de guerres nationalistes épouvantables déclenchées par les Teutons dans leur course à la puissance et que nous avons vus au XXe siècle. La paix a été ainsi troublée et les espérances de l'humanité entière réduites à néant.

Et qu'est-il advenu dans tout cela de l'Europe ? Quelques petits États ont atteint une certaine prospérité, mais de vastes régions de l'Europe offrent l'aspect d'une masse d'êtres humains torturés, affamés, sanglotants et malheureux, qui vivent dans les ruines de leurs villes et de leurs maisons et voient se former un nouvel amoncellement de nuages, de tyrannie et de terreur qui obscurcissent le ciel à l'approche de nouveaux dangers. Parmi les vainqueurs, c'est un brouhaha de voix ; chez les vaincus : silence et désespoir. Voilà tout ce que les Européens rassemblée en d'anciens États et nations, voilà ce que la race allemande a atteint en allant répandre au loin la terreur. La grande république au-delà de l'Atlantique a compris avec le temps que la ruine ou l'esclavage de l'Europe mettrait en jeu son propre destin et elle a alors avancé une main secourable faute de quoi les âges sombres seraient revenus avec toutes leurs horreurs. Ces horreurs, Messieurs, peuvent encore se répéter.

Mais il y a un remède ; s'il était accepté par la grande majorité de la population de plusieurs États, comme par miracle toute la scène serait transformée, et en quelques années l'Europe, ou pour le moins la majeure partie du continent, vivrait aussi libre et heureuse que les Suisses le sont aujourd'hui. En quoi consiste ce remède souverain ? Il consiste à reconstituer la famille européenne, ou tout au moins la plus grande partie possible de la famille européenne, puis de dresser un cadre de telle manière qu'elle puisse se développer dans la paix, la sécurité et la liberté. Nous devons ériger quelque chose comme les États-Unis d’Europe. C'est la voie pour que des centaines de millions d'êtres humains aient la possibilité de s'accorder ces petites joies et ces espoirs qui font que la vie vaut la peine d'être vécue. On peut y arriver d'une manière fort simple. Il suffit de la résolution des centaines de millions d'hommes et de femmes de faire le bien au lieu du mal, pour récolter alors la bénédiction au lieu de la malédiction.

Mesdames, Messieurs, l'Union paneuropéenne a fait beaucoup pour arriver à ce but et ce mouvement doit beaucoup au comte Coudenhove-Kalergi et à ce grand patriote et homme d'État français que fut Aristide Briand. Il y a eu aussi cet immense corps de doctrine et de procédure, qui fut créé après la première guerre et à laquelle s'attachèrent tant d'espoirs, je veux parler de la Société des Nations. Si la Société des Nations n'a pas connu le succès, ce n'est pas parce que ses principes firent défaut, mais bien du fait que les États qui l'avaient fondée ont renoncé à ces principes. Elle a échoué parce que les gouvernements d'alors n'osèrent pas regarder les choses en face. Il ne faut pas que ce malheur se répète. Nous avons maintenant davantage d'expérience, acquise à un prix amer, pour continuer de bâtir.

C'est avec une profonde satisfaction que j'ai lu dans la presse, il y a deux jours, que mon ami le président Truman avait fait part de son intérêt et de sa sympathie pour ce plan grandiose. Il n'y a aucune raison pour que l'organisation de l'Europe entre en conflit d'une manière quelconque avec l'Organisation mondiale des Nations unies. Au contraire, je crois que l'organisation générale ne peut subsister que si elle s'appuie sur des groupements naturellement forgés. Il existe déjà un tel groupement d'États dans l'hémisphère occidental. Nous autres Britanniques, nous avons le Commonwealth. L'organisation du monde ne s'en trouve pas affaiblie, mais au contraire renforcée et elle y trouve en réalité ses maîtres piliers. Et pourquoi n'y aurait-il pas un groupement européen qui donnerait à des peuples éloignés l'un de l'autre le sentiment d'un patriotisme plus large et d'une sorte de nationalité commune ? Et pourquoi un groupement européen ne devrait-il pas occuper la place qui lui revient au milieu des autres grands groupements et contribuer à diriger la barque de l'humanité ? Afin de pouvoir atteindre ce but, il faut que les millions de familles collaborent sciemment et soient animées de la foi nécessaire, quelle que puisse être la langue de leurs pères.

Nous savons tous que les deux guerres mondiales que nous avons vécues sont nées des efforts vaniteux de l'Allemagne nouvellement unie de jouer un rôle dominateur dans le monde. La dernière guerre a été marquée par des crimes et des massacres tels qu'il faut remonter jusqu'à l'invasion des Mongols, au XIVe siècle, pour trouver quelque chose d'approchant, et tels aussi que l'histoire de l'humanité n'en avait encore jamais connu jusqu'alors. Le coupable doit être châtié. Il faut mettre l'Allemagne dans l'impossibilité de s'armer à nouveau et de déclencher une nouvelle guerre d'agression. Quand cela sera chose faite, et cela le sera, il faudra que se produise ce que Gladstone nommait jadis « l'acte béni de l'oubli ». Nous devons tous tourner le dos aux horreurs du passé et porter nos regards vers l'avenir. Nous ne pouvons pas continuer de porter dans les années à venir la haine et le désir de vengeance tels qu'ils sont nés des injustices passées. Si l'on veut préserver l'Europe d'une misère sans nom, il faut faire place à la foi en la famille européenne et oublier toutes les folies et tous les crimes du passé. Les peuples libres de l'Europe pourront-ils se hisser au niveau de cette décision ? S'ils en sont capables, les injustices causées seront partout lavées par la somme de misères endurées. L'agonie doit-elle se prolonger ? La seule leçon de l'histoire est-elle que l'humanité est fermée à tout enseignement ? Faisons place à la justice et à la liberté. Les peuples n'ont qu'à le vouloir pour que leurs espoirs se réalisent.

J'en viens maintenant à une déclaration qui va vous étonner. Le premier pas vers une nouvelle formation de la famille européenne doit consister à faire de la France et de l'Allemagne des partenaires. Seul, ce moyen peut permettre à la France de reprendre la conduite de l'Europe. On ne peut pas s'imaginer une renaissance de l'Europe sans une France intellectuellement grande et sans une Allemagne intellectuellement grande. Si l'on veut mener à bien sincèrement l'œuvre de construction des États-Unis d'Europe, leur structure devra être conçue de telle sorte que la puissance matérielle de chaque État sera sans importance. Les petits pays compteront autant que les grands et s'assureront le respect par leur contribution à la cause commune. Il se peut que les anciens États et les principautés de l'Allemagne, réunis dans un système fédératif avec leur accord réciproque, viennent occuper leur place au sein des États-Unis d'Europe. Je ne veux pas essayer d'élaborer dans le détail un programme pour les centaines de millions d'êtres humains qui veulent vivre heureux et libres, à l'abri du besoin et du danger, qui désirent jouir des quatre libertés dont parlait le grand président Roosevelt (*) et qui demandent à vivre conformément aux principes de la Charte de l'Atlantique. Si tel est leur désir, ils n'ont qu'à le dire et l'on trouvera certainement les moyens d'exaucer pleinement ce voeu.

Mais j'aimerais lancer un avertissement. Nous n'avons pas beaucoup de temps devant nous. Nous vivons aujourd'hui un moment de répit. Les canons ont cessé de cracher la mitraille et le combat a pris fin, mais les dangers n'ont pas disparu. Si nous voulons créer les États-Unis d'Europe, ou quelque nom qu'on leur donne, il nous faut commencer maintenant.

En ces jours présents, nous vivons curieusement sous le signe, on pourrait dire sous la protection, de la bombe atomique. La bombe atomique est toujours aux mains d'un État et d'une nation dont nous savons qu'ils ne l'utiliseront jamais autrement que pour la cause du droit et de la liberté. Mais il se peut aussi que d'ici quelques années, cette énorme puissance de destruction soit largement connue et répandue, et alors la catastrophe engendrée par l'emploi de la bombe atomique par des peuples en guerre, signifierait non seulement la fin de tout ce que nous nous représentons sous le mot de civilisation, mais aussi peut-être la dislocation de notre globe.

Je veux maintenant formuler ces propositions devant vous. Il faut que notre but permanent soit d'accroître et de renforcer la puissance de l'Organisation des nations unies. Il nous faut re-créer la famille européenne en la dotant d'une structure régionale placée sous cette organisation mondiale, et cette famille pourra alors s'appeler les États-Unis d'Europe. Le premier pas pratique dans cette voie prendra la forme d'un Conseil de l'Europe. Si, au début, tous les États européens ne veulent ou ne peuvent pas adhérer à l'Union européenne, nous devrons néanmoins réunir les pays qui le désirent et le peuvent. Le salut de l'homme quelconque de toute race et de tout pays, ainsi que sa préservation de la guerre ou de l'esclavage, ont besoin de fondements solides et de la volonté de tous les hommes et de toutes les femmes de mourir plutôt que de se soumettre à la tyrannie. En vue de cette tâche impérieuse, la France et l'Allemagne doivent se réconcilier ; la Grande-Bretagne, le Commonwealth des nations britanniques, la puissante Amérique, et, je l'espère, la Russie soviétique - car tout serait alors résolu - doivent être les amis et les protecteurs de la nouvelle Europe et défendre son droit à la vie et à la prospérité.

Et c'est dans cet esprit que je vous dis :
En avant, l'Europe !



(*) Dans son discours, il se réfère expressément aux quatre libertés qu'avait énumérées Roosevelt en 1941, et à la Charte de l'Atlantique, dans laquelle le président américain et lui-même établirent leurs principes de la politique de l'après-guerre:

  • la liberté de parole et d'expression,
  • la liberté de religion,
  • la liberté économique mondiale et la liberté maritime,
  • le droit à l'autodétermination des peuples.

vendredi 11 mai 2007

Churchill ce grand homme




Winston a dit:


"Une pomme par jour éloigne le médecin, pourvu que l'on vise bien."



Je vous laisse méditer ...


Je reprendrai plus tard sur une autre maxime de ce grand homme
" La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais des système ..."
Snif .

mercredi 9 mai 2007

Petit retour sur les routes de l'échec

Après avoir assisté à d’interminables réunions au sein de la fédé du PS pour déterminer le sexe du candidat de telle ou telle circonscription, je crains que toutes les conversations ne tournent désormais sur la responsabilité des uns et des autres devant l’échec. Pendant ce temps-là, l’horloge tourne et on ne parle pas des sujets qui fâchent vraiment..

Lors de la fête de la rose , en Septembre , j’avais posé publiquement une question sur la position du PS par rapport à la dette.

Mon député m’avait répondu en aparté en fin de réunion que ma question était légitime, mais peu présentable en campagne. Donc il ne m’avait pas répondu en public.

Je crois que les 6 800 001 voix obtenues par Bayrou montrent qu’elle était très présentable. ( le 01, c’est ma voix à moi)

J’attendais que le PS fasse sa mue et assume de prendre des décisions claires et courageuses sur les vrais enjeux de société que sont :

- Les retraites

- La dette

- L’énergie

- Le travail

- L’Europe

Aucun engagement clair n’a été proposé sur ces sujets par la candidate de 60% des militants. Mais aucun n’est non plus dans le projet..

- Alors certes, la candidate n’avait pas inventé le fil à couper l’eau chaude comme on dit, mais on ne peut pas dire non plus que notre projet avait vraiment de la gueule.

- Comment réformer de façon juste nos retraites sans déplaire à nos clients des régimes spéciaux ?

- Comment résorber la dette sans réduire le train de vie de l’état ?

- Comment avoir une politique réaliste de l’énergie en crachant sur le nucléaire ?

- Comment sortir du chômage avec une si faible différence de revenus entre les bas salaires et les RMIstes ?

Enfin, comment faire accepter l’Europe à une gauche devenue ultra-protectionniste ?

Le PS est dans une position insoluble :

Les décisions qui s’imposent pour sortir la société de l’ornière vont à l’encontre des aspirations de sa clientèle naturelle.

Et les aspirations de sa clientèle vont à l’encontre de l’intérêt général. C’est pour ça que les ouvriers ne votent plus PS.

Pourtant, on leur dit :

« Hé les ouvrier ! c’est nous qu’on est la gauche, faut que vous votez pour nous !!! »

Ben oui, mais ils sont pas si cons. Ils ont bien compris qu’ils n’ont aucun pouvoir de blocage ni syndicat organisé.

Ils ont bien compris que tant qu’il y aurait du chômage de masse, ils auraient juste le droit de la fermer devant leur petit chef. Que seul le plein emploi leur donne de vrais droits, des droits effectifs, puisque leur force de travail devient négociable .

Mais un mec qui a le cul à vie dans son fauteuil et qui attend sa progression indiciaire, il ne peut pas comprendre ça. Je ne suis même pas sur qu’il en ait envie, parce que ça en mettrait un coup à sa construction intellectuelle. (les gentils , les méchants, tout ça…)

Je me souviens que la première fois que j’ai dit ça à un copain du PS, il m’a dit que j’étais de droite. J’ai dit que non, parce que je suis un gentil et je dis ça pour le bien des pauvres. Il m’a dit « si, si t’es de droite ».

Alors j’ai regardé les programmes des candidats, je les ai lus et puis je me suis dit : « Oh Merde, je suis de droite… Mais alors, je suis méchant ???».

Et puis j’avoue que comme agiter un drapeau après une psychanalyse de groupe, c’est pas mon truc … ben j’ai quitté le PS.

Les traitres et les crétins

Bon, Aujourd'hui, je suis un peu fainéant, alors, pour alimenter ce blogue, j'y remet un texte, certes connue sur la blogosphère, mais terriblement d'actualité.

Simplement, la frontière entre Traîtres et crétins a bougé, le clivage reste le même ...


Traîtres et crétins
par Philippe Val

Charlie Hebdo, le 31 août 2005

La famille de gauche est divisée en deux sous-familles, les traîtres et les crétins. Et le divorce menace. Depuis longtemps. Depuis la création de la SFIO en 1905. Jules Guesde, issu du courant marxiste, a été le premier crétin historique officiel, et Jean Jaurès, le fondateur, le premier traître. Les traîtres et les crétins se sont succédé, combattus, alliés, pendant un siècle. Oui, nous fêtons cette année le centenaire de cette longue scène de ménage à côté de laquelle Qui a peur de Virginia Woolf ? ressemble à La vie en rose.

Jaurès a tout de suite analysé l'origine du ressentiment : l'affaire Dreyfus. Guesde voulait qu'on laissât la bourgeoisie régler ses problèmes toute seule, l'affaire Dreyfus étant une affaire bourgeoise. C'était un crétin. Jaurès s'est engagé dans la défense d'un capitaine juif d'origine bourgeoise. C'était un traître. Jaurès a tout de suite compris que l'entrée du socialiste Millerand dans le gouvernement bourgeois de Waldeck-Rousseau en 1899 n'était qu'un prétexte pour les guesdistes, qui ne digéraient pas les dreyfusistes.

Jusqu'en 1920, bon an mal an, les traîtres et les crétins cohabitèrent au sein de la SFIO. Puis ce fut de nouveau le divorce, et la création du Parti communiste par les crétins qui ne voulaient pas faire le jeu du traître Léon Blum. Blum était traître car il ne croyait pas à la nécessité de la suspension des droits démocratiques pour réussir une révolution bolchevique. Et Marcel Cachin était un crétin qui, après un voyage dans la Russie des soviets, revint convaincu qu'après quatre ans de guerre mondiale une bonne dictature ferait du bien aux survivants.

Dans les années trente, certains crétins entamèrent une nouvelle procédure de divorce, parce que le traître Blum n'était pas assez radical. C'est ainsi que naquit le Parti populaire français du crétin Jacques Doriot, vieux militant socialiste exclu du Parti des traîtres en 1934 pour avoir constitué une aile radicale, une sorte de parti altermondialiste avant la lettre. On le retrouve à Radio Paris pendant la guerre, puis il fonde la Légion des volontaires français, qui va donner un coup de main à l'armée allemande sur le front russe. C'est sous l'uniforme allemand qu'il meurt sous la mitraille alliée en 1945. Après la guerre, pour aller vite, il a fallu toute l'habileté du traître Mitterrand pour réussir à mettre dans sa poche les crétins qui soutenaient Staline. Comme beaucoup de traîtres, Mitterrand était un visionnaire. Il avait deviné que les immenses territoires que l'on appelait le Bloc communiste finiraient par se libérer des crétins qui les opprimaient. A l'époque, historiquement parlant, le crétinisme était déclinant. Et s'allier avec un mouvement en voie d'effondrement ne mangeait pas de pain. En gros, les crétins n'avaient pas tellement le choix. Refuser la main tendue des traîtres, c'était se résoudre à l'impuissance, puis à la disparition. Lorsque, effectivement, le communisme s'effondra, il se produisit une chose que les traîtres n'avaient pas prévue. L'emprise territoriale du communisme disparut en effet, si l'on fait exception de ses résidus mutants que sont les régimes chinois, nord-coréen et cubain, mais, en revanche, le crétinisme survécut.

Mieux encore : tant que le crétinisme régnait en maître de l'autre côté du rideau de fer, les traîtres avaient beau jeu d'utiliser comme repoussoir tous ses échecs : économie en ruine, absence de libertés publiques, répression massive. Le crétinisme en action ne cessait de prouver qu'au fond les traîtres avaient raison. C'est ce qui a fait la fortune de la social-démocratie à partir des années 70. Pour ceux qui n'auraient pas encore compris, la social-démocratie est à la traîtrise ce que la Bible est au monothéisme.

Mais maintenant que le " crétinisme en action " a quasiment disparu et que la mémoire historique et la culture politique sont remplacées par la biographie de Zidane, le " crétinisme en pensée " relève la tête. Maintenant qu'il ne s'applique plus nulle part, l'amnésie générale qu'on essaie de nous vendre à la place du bonheur permet au crétinisme de vanter de nouveau ses propres mérites sans que la réalité vienne le contredire. A part la réalité nord-coréenne et la réalité cubaine. Mais elles sont microscopiques, et leur crétinerie est explicable, non pas par leur idéologie, mais par leur isolement dans un monde majoritairement converti à la traîtrise. Si l'on a oublié ce que l'on doit aux traîtres - les libertés publiques, les congés payés, la réduction du temps de travail, la libéralisation des moeurs, j'en passe et des plus futiles -, on se souvient en revanche avec émotion que les crétins nous ont fait rêver d'un avenir radieux.

Un homme comme Laurent Fabius le sait. Longtemps, il a fait route avec les traîtres. Mais, comprenant que non seulement les crétins ont survécu à l'effondrement du communisme, mais qu'ils en sont sortis impunis et stratégiquement renforcés par le fait que les conséquences de leur crétinisme avaient disparu de l'actualité, lui et ses amis ont admis qu'ils étaient dans l'erreur. Et ils ont eu le courage et l'intelligence de rejoindre le camp des crétins, en passe de redevenir plus nombreux que les traîtres.

Car la démocratie commande, dans un premier temps, de s'allier avec les plus nombreux si l'on veut accéder aux affaires. Même si, ensuite, la démocratie ne sert plus à grand-chose, puisque ce qui définit le crétin, c'est qu'il est comme un poisson qui se croit malin en votant contre l'eau sous prétexte qu'il ne la trouve pas assez claire. Alors que le traître, lui, préfère voter pour des filtres.

Cela dit, en tant que traître, je ne peux pas être objectif. J'ai toujours tendance à voir la paille dans l'oeil du crétin sans voir la poutre dans l'oeil du traître. J'ai d'ailleurs d'excellents amis crétins qui me le font remarquer assez souvent pour que j'en sois ébranlé. Si l'alliance des traîtres triomphants et des crétins déclinants était envisageable à la fin des années 70, et si, effectivement, elle a permis à la gauche d'arriver au pouvoir en 1981, l'histoire ne peut pas se répéter.

Car l'éthique victorieuse des traîtres pouvait se compromettre à peu de frais avec l'éthique en berne des crétins. Aujourd'hui que l'éthique des crétins a repris du poil de la bête puisque, depuis 25 ans, elle n'est plus responsable de rien d'autre que de ses discours démagogiques et que l'éthique des traîtres est plombée par les résultats mitigés des ses passages récents au pouvoir, la situation est l'inverse de celle de 1981. En 81, ce sont les traîtres qui faisaient rêver. Aujourd'hui, ce sont de nouveau les crétins. Or, de mon point de vue de traître, les dangers que les crétins font courir à l'humanité sont sans commune mesure avec ceux dont les traîtres sont porteurs. Car le traître est prudent, alors que le crétin lâche la proie pou l'ombre.

Aujourd'hui, si l'alliance avait lieu entre les traîtres et les crétins, ce serait au bénéfice exclusif des derniers. C'est pourquoi les traîtres n'ont plus aucun intérêt à chercher à digérer une bête devenue plus grosse qu'eux. En admettant qu'une réconciliation finisse par intervenir pour des raisons opportunistes - les prochaines élections générales - et qu'elle permette à la gauche unie de revenir au pouvoir, quelle politique étrangère, par exemple, serait appliquée ? Celle des traîtres, proeuropéens, et pour une paix négociée israélo-palestinienne ? Ou celle des crétins, souverainistes et favorables à une victoire des Palestiniens entraînant à terme la disparition de l'Etat d'Israël ? La France sera-t-elle un partenaire critique de l'Amérique, comme le désirent les traîtres, et radicalement opposée à l'islam politique ? Ou un ennemi de l'empire américain et allié des islamistes, comme le rêvent les crétins ? Quelle politique économique ? Ouverte, et régulée à la fois par des instances internationales et une fiscalité nationale adaptée, comme le veulent les traîtres ? Ou protectionniste et hostile à toute ingérence supranationale, comme le veulent les crétins ?

Dans l'identité même de la gauche, celle des crétins comme celle des traîtres, il y a un problème : comme elle est porteuse d'espoir, elle est condamnée à produire de l'insatisfaction. La gauche des crétins parce qu'elle ment, la gauche des traîtres parce qu'elle déçoit. Sa révolution consisterait à remettre à plat les mots qui la constituent et qui, désormais, ne veulent plus dire la même chose selon qu'ils sont prononcés par les uns ou par les autres. Moyen-Orient, marché, médias, concurrence, Europe, libéralisme, culture, mondialisation, Etats-Unis, élites, antiracisme, droits de l'Homme, démocratie, forment désormais le calamiteux lexique de l'impuissance de la gauche. Cailloux dérisoires que les traîtres et les crétins se balancent à la tête, ils ont quitté le champ du débat qui affine leur sens pour rejoindre la cour de récréation des insultes où ils ne servent plus que de marqueurs entre les bons et les méchants, comme la couleur des maillots des footballeurs permet aux supporters de s'y retrouver pendant le match.

Pendant ce temps-là, les loyers flambent, les chômeurs chôment, les compagnies aériennes low cost transportent les pauvres dans des poubelles, les immigrés brûlent dans les immeubles pourris, la précarité s'érige en système, parce qu'au fond, à droite, les traîtres et les crétins sont d'accord sur l'essentiel.

Mais il y a une question qui reste sans réponse. Ca me tarabuste, et je caresse l'espoir qu'il y aura des lecteurs pour éclairer ma lanterne. Pourquoi et comment, depuis le début de l'histoire, les crétins ont-ils réussi à entretenir l'idée qu'ils étaient plus à gauche que les traîtres ?

vendredi 4 mai 2007

Saine colère

Ci-dessous, ma lettre de démission au PS

Chers amis,

Durant cette campagne, j’ai perçu une ligne et des méthodes contraires à tout ce que j’aime et espère.

Je redoute une société infantilisante, autant qu’une société de violence et de peur de l’autre.

J’en ai ras-le bol qu’on essaie d’exploiter les angoisses, que ce soit la peur de l’étranger, des OGM, des pédophiles, du nucléaire, du plombier polonais ou de Sarkozy.

Cela me rappelle la campagne de 2002,ou celle contre le réféfendeum Beuark !!

Je trouve stupides et irresponsables les discours sur les prédispositions génétiques, qu’il s’agisse des criminels ou des qualités propres à tel ou tel sexe.

Je n’ai aucun goût pour les relents nationalistes. Quand on n’a pas d’idée, on agite un drapeau.

Aujourd’hui, le pire a été atteint.

Devant l’inéluctable défaite, après l’exploitation déplacée du drame d’Atlantis, du viol des femmes flics et du sort des mômes handicapés (dommage, pas de pédophile à se mettre sous la dent en ce moment) , Mme Royal a menacé ce matin d’une explosion dans les banlieues, attisant les haines dont les auteurs seront les premières victimes.

Sa voiture sera-t-elle brulée ? Sera-t-elle stigmatisée dans sa recherche d’emploi suite aux belles images des bagnoles en flamme ? Elle s’en tape, elle veut sauver sa tête sur le malheur de ces gens-là.

Le vide idéologique et le populisme sont une chose, l’appel à peine déguisé à la violence en est une autre. Si le risque existe, le devoir d’un responsable, quel qu’il soit, est d’apaiser les tensions, pas de les exacerber à son seul profit.

Je n’ai pas soutenu DSK parce que c’était DSK, mais pour ses idées.

Je n’ai pas adhéré au PS pour servir le PS, mais parce qu’il me semblait le plus proche de mes convictions sur la liberté, la solidarité, le progrès, la tolérance , la justice, l’intelligence, la responsabilité, l’Europe… Difficile de s’y retrouver !

Je ne voulais pas que se reproduise un 21 Avril. Il ne s’est pas reproduit, tant mieux.

Vous l’aurez compris, Je ne peux plus en conscience adhérer à un parti alors que je n’ai pas voté pour sa candidate au premier tour.

N’ayant aucun gout ni talent pour le calcul politique, je quitte donc le PS, persuadé malgré tout qu’il compte un grand nombre de personnes de valeurs qui aideront à améliorer le quotidien de nos concitoyens.

Je garde toute mon admiration et ma sympathie pour les militants qui sacrifient une part de leur vie personnelle au service d’un idéal.

Peut-être nous retrouverons-nous un jour dans un mouvement cohérent de progrès ?

Je l’espère, vous souhaite bon courage et vous félicite pour votre engagement et vos convictions.

jeudi 3 mai 2007

Les ouhouteurs

Ouh les OGM !
Ouh les délocalisations !
Ouh les arabes !
Ouh le méchant Sarko !
Ouh les déchets nucléaires qui seront là dans 100 000 ans !
Ouh les méchants turcs!
Ouh les plombiers polonais!
Ouh la Turquie en Europe!
Ouh les méchants libéraux !

Ouh, ouh ouh !!!

J'attends d'un candidat qu'il me propose un projet crédible, pas qu'il ouhoute à tire-larigot.
Les ouhouteurs sont le degré zéro de la politique, l'essence du populisme. Ils font appel à nos réflexes sécuritaires au lieu de solliciter nos envies créatrices, nos capacités de discussion, nos envie de progrès.

N'en déplaise à tous les copains qui m'envoient des messages effrayants sur la dictature qui nous attend, je ne cèderai pas aux Ouhouteurs.
Les deux candidats sont trop médiocres pour que je supporte de les voir se vanter d'avoir eu mon vote Dimanche soir.

C'est décidé, je vote blanc.

Pour la première fois de ma vie. Et là, j'en veux aux machines à voter, parce que je n'aurai même pas le plaisir de glisser une connerie dans l'enveloppe, crotte de nez, photo de cul, boule puante, touffe de poils pubiens, images Panini .... ultime masturbation politique ... Plaisir dérisoire exprimant aux scrutateurs mon désarroi devant leurs idoles ...

mardi 1 mai 2007

Choix

Difficile de choisir.
3 Solutions: Sarko; Ségo ou blanc.

J'ai pris ma carte au PS en 2002, au lendemain du 21 Avril.

J'ai été secrétaire de section.

J’ai voté contre le projet socialiste.

J'ai défendu DSK lors de la campagne interne.

J'ai voté Bayrou au 1er Tour.

D’abord : l’explication de mon vote.

Je pense Ségolène Royal incompétente et inconséquente. Elle représente tout ce que je déteste en politique : la démagogie et le cynisme. Sa production théorique est nulle. Son bilan en tant que parlementaire aussi. Elle surfe sur les vagues qui font de l’audience (OGM, pédophilie, nucléaire, délocalisations…) sans mesurer l’impact de ses déclarations. Si Allègre l'avait laissé faire, la France du bon goût aurait connu de sérieuses difficultés

Je ne la souhaite pas comme présidente. Elle deviendrait alors la référence de la gauche en termes de victoire électorale et le débat serait mort. La raison n’aurait définitivement plus droit de cité. Les deux victoires de la gauche aux présidentielles ayant été bâties sur des promesses démesurées et incohérentes.

Au premier tour, on vote, au second, on élimine.

Est-ce que Sarko, c’est pire que Ségo ?

Malgré tout ce que me disent les copains, j’ai du mal à le croire. Certes la société qu’il prépare sera violente et inégalitaire quand celle de Ségo sera administrative et figée. Par ailleurs, certaines réformes seront enfin engagées, celle des retraites en particulier et aussi celle de l’assurance chômage. Quitte à passer pour un affreux facho, je suis d’accord avec le principe qui veut que l’on doive accepter un emploi plutôt que de pointer au chômage. Ce système a permis au Royaume-Uni de sortir du chômage de masse, ce qui permet aujourd’hui de renforcer les droits effectifs des salariés, puisqu’il peuvent négocier leur force de travail ( ce qui est le cas dans certains secteurs en France, comme le bâtiment ou la restauration).

En revanche, je crains énormément pour les libertés individuelles ( Presse, Internet, mœurs ….), mais je n’ai pas beaucoup plus confiance en Ségo sur ce point. Fille spirituelle de Mitterrand, elle arriverait au pouvoir dans un climat affreusement délétère. Elle se méfiera de tous et je crains une présidence parano à une échelle inimaginable.

Enfin, il reste le vote blanc. Arme dérisoire, qui permettrait juste d’affirmer qu’aucun des candidats n’est à la hauteur, signe au PS de ne plus choisir son candidat sur la foi des sondages mais sur des critères de compétence.

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